New Faces

Coulio Diouf, 22 ans, est originaire du 78. À travers son métier de mannequin et de danseur, il veut éradiquer les vieux standards de beauté hérités du passé.

Le mannequinat, c’était un rêve d’enfance ?
Pas du tout. Je détestais me voir en photo. Jamais je n’aurais pensé pouvoir être modèle. Un jour, j’étais en vacances avec une amie qui est mannequin et on nous a proposé de faire des photos. Après ça, c’est mon amie qui m’a inscrit en agence et les choses se sont enchaînées naturellement.

Ça ressemble à quoi la vie de mannequin ?
C’est assez dur en réalité. Il faut toujours trouver des contrats, avoir un bon agent… Il peut y avoir des périodes avec beaucoup de travail puis des périodes où il ne se passe rien.

C’est quoi ton meilleur souvenir de shooting ?
C’était au mois de novembre 2016, pour Adidas et Urban Outfitters. C’était un mélange de voguing et de modeling. Il y avait beaucoup de danseurs, l’ambiance était géniale. À la base, je devais simplement être figurant sur le shooting. Finalement, je me suis retrouvé en affiche en énorme dans le magasin à Londres !

Qu’est-ce que tu voudrais changer grâce à ton métier de mannequin ?
J’aimerais que les vieux critères de beauté qui sont encore très présents dans ces milieux évoluent. Dans mon cas, on m’avait toujours dit qu’il fallait faire une certaine taille, avoir une certaine couleur de peau, etc. pour réussir dans la mode. Moi, je ne correspondais pas du tout à ces critères. Et pourtant, la preuve que j’y avais ma place au même titre qu’un autre. Je trouve ça dommage qu’on ne laisse pas leur chance à tous ceux et toutes celles qui ne correspondent pas aux normes. Pour moi, un bon mannequin ne doit pas forcément être “beau” dans le sens où l’entend le milieu de la mode. C’est plutôt une attitude, une aura.

Peux-tu nous parler de ton projet ?
J’aimerais réaliser un film sur mon histoire pour dénoncer ce que j’ai pu vivre et la manière dont je suis resté déterminé malgré les embûches. Ce serait aussi le moyen de partager au plus grand nombre mon univers créatif, de parler de mes passions comme le voguing ou de mes amis designers qui sont hyper talentueux, comme Michelle TSM.  

Qu’est-ce qui te plaît particulièrement dans le voguing ?
Le voguing est une danse qui se pratique dans des “balls”, des évènements où les principales maisons s’affrontent lors de compétitions pour remporter des prix. Les balls sont des lieux très tolérants, très ouverts, où personne ne juge personne. C’est très important pour moi.

Si tu devais donner un conseil à celui que tu étais à 18 ans ?
Je lui dirais de rester lui-même.

Quelles sont les figures de ta génération qui t’inspirent ?
Naomi Campbell est une grande source d’inspiration. C’est l’une des premières mannequins noires à s’être vraiment fait un nom et à mettre tout le milieu de la mode à ses pieds.