New Faces

Morgane Ortin

- La révolution de l'amour

Il faut arrêter avec le « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis »

Morgane Ortin, 27 ans, est la fondatrice du compte Instagram Amours solitaires, qui compile les plus beaux messages amoureux des Français. Avec ses 365k followers, elle mène la révolution de l’amour, un mouvement de libération de la parole et de réappropriation de la sensibilité.

Tu as fondé Amours solitaires il y a un peu plus d’un an. Comment est née l’idée du compte ?
Le projet est né autour de février 2017, au moment où je venais de tomber très amoureuse d’un garçon. On s’envoyait de très jolis messages et j’avais peur de les perdre, de les oublier. Je voulais un endroit où stocker ma mémoire amoureuse. C’est comme ça que j’ai créé @amours_solitaires. Au début, je n’y publiais que mes propres messages et assez rapidement, des inconnus ont commencé à m’envoyer leurs propres SMS d’amour. Depuis, je ne publie plus que les messages qu’on me soumet. C’est un vrai mouvement de libération de la parole qui est en train de se produire. C’est aussi un grand travail d’archivage. Amours solitaires, ce sont les archives nationales de l’amour.

D’habitude, on parle plutôt des livres sur Instagram. Toi, tu as fait de ton compte Instagram un livre (Amours solitaires, ed. Albin Michel, 2018). Comment tu as procédé pour l’écriture du livre ? C’était important pour toi de donner une dimension physique à ton projet ?
J’ai très rapidement eu envie de faire un livre avec Amours solitaires, parce que c’était la continuité de ma réflexion sur l’évanescence du numérique. Le compte Instagram, c'était une première étape. Imprimer ces mots d'amour dans un livre, c’était encore mieux. En plus, je voyais naître une certaine frustration sur le compte : celle de ne jamais connaître la suite des messages publiés, si les protagonistes s’étaient retrouvés, perdus, etc. L’idée du livre, c’était aussi de satisfaire cette frustration de manière créative. J’ai donc créé un roman épistolaire 2.0 composé uniquement de messages que j’ai reçus (278 pour être précise). J’ai fait un grand travail de puzzle, pour faire s’agencer ces messages les uns avec les autres. On y suit ainsi sur plus de deux ans l’histoire de deux personnages dont on ne connaît pas l’identité, uniquement à travers ce qu’ils s’écrivent.

Au fond, quel est le message que tu portes avec Amours solitaires ? Pourquoi c’est important de parler d’amour en ce moment ?
Au début, c’était surtout un projet de revalorisation de la langue. J’en avais marre d’entendre qu’on ne savait plus écrire, que la technologie nous aliénait... On ne s’est jamais autant écrit qu’aujourd’hui, entre les SMS, les discussions instantanées, les e-mails. Je voulais prouver que les gens écrivent toujours, et qu’en plus ils écrivent terriblement bien. Très rapidement, le projet a commencé à avoir un vrai impact dans la vie des gens, à les aider à exprimer leurs sentiments. On fait partie d’une génération qui a du mal dire les choses. Alors que dire les choses, c’est cathartique, et sexy en plus ! Il faut arrêter avec le « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis ». Dites à la personne que vous aimez que vous l’aimez, dites à la personne que vous désirez que vous avez envie d’elle ! Le combat d’Amours solitaires, c’est ça : remettre le droit à la sensibilité sur le devant de la scène.

La suite pour Amours solitaires, c'est quoi ?
Amours solitaires va lancer sa propre newsletter, qui abordera chaque fois un thème amoureux ou sexuel par le biais du témoignage. Le site va se transformer en média. Et l'aventure d'Amours solitaires en livre n'est pas terminée, elle va prendre forme de plein de manières différentes. Ce qui reste toujours au programme, bien-sûr, c'est de continuer à mener la Révolution de l'amour !

Quels sont les sujets dont on ne parle pas assez et qui méritent toute notre attention ?
Les ravages du plastique, la thérapie par l'écriture, la poésie du quotidien comme nouvel éclairage de notre époque.

Si tu pouvais donner un conseil à celle que tu étais à 18 ans, ce serait quoi ?
D’avoir confiance en moi. Je pense que c’est le ciment de toute vie épanouie. J’aimerais aussi me dire de suivre mes instincts. Par exemple, on m’a trop dit de ne pas faire d’études de lettres, car il n’y avait pas d’autre issue que l’enseignement, alors que ce n’est absolument pas vrai. Et je me dirais de dire aux gens que j'aime que je les aime.

Selon toi, la chance, c’est plutôt quelque chose qui se crée ou quelque chose qui te tombe dessus sans prévenir ?
La chance, pour moi, c’est avant tout du travail. Ça se construit. On n’a rien sans rien. J’ai travaillé pour en arriver là, et je travaille encore beaucoup aujourd’hui. Je crois aussi beaucoup dans le karma : quand on a l’impression que la chance tombe du ciel, c’est qu’on a fait de bonnes actions et que les énergies nous le rendent. La chance existe, mais il faut la travailler.

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